Il y a bien longtemps sur les mappemondes, les cartographes recouvraient les terres encore inconnues de l’expression Hic sunt leones. « Ici sont les lions. » Dans notre monde très incertain, les zones des lions semblent s’être multipliées. L’image, puisée dans les temps médiévaux, revient à plusieurs reprises dans l’Age de la régression (éditions Premier Parallèle), publié mercredi. La thèse de cet ouvrage collectif, qui réunit les plus grands noms de la gauche intellectuelle, est terrible : notre monde fait machine arrière, il s’assombrit. Du sociologue indien Arjun Appadurai à l’Anglo-Polonais Zygmunt Bauman, de la philosophe américaine Nancy Fraser au Français Bruno Latour… quinze intellectuels, une traduction en quatorze langues et une parution quasi simultanée dans autant de pays : une opération saute frontière pour diagnostiquer un mal global. Un livre en commun pour un monde qui se claquemure.
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