"D’abord assembleur de journaux, de papiers et d’affiches qu’il coupe, déchire et froisse dans ses collages.
Ensuite, tout en gardant beaucoup de matière et le papier en filigrane derrière la couleur, viennent les quais
et les ports. Alger – Marseille – Oran. Et cette combinaison à l’infini renouvelée. La mer elle se fait brasier,
rougeoiement, sang. La méditerranée, ventre du monde, est un gouffre profond et insondable sur les
versants duquel Habib Hasnaoui se tient. Vertige à la limite de deux univers pourtant si proches.
De deux pays qui se tournent le dos. La peinture de Tappol est revendicative, l’artiste vit son siècle,
il en ressent les moindres soubresauts, les moindres spasmes et chacun laisse en lui une fêlure.
Il n’est pas dans une quête narcissique et esthétisante, le monde le traverse et jaillit en peinture.
Loin d’une complaisante contemplation de ce qui l’entoure, le processus créateur chez cet artiste
s’abreuve d’une perpétuelle confrontation au monde."
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