Le dossier du projet d’autoroute est heureusement encadré par des années d’études, de débats publics, d’expertises, d’avis de l’Autorité Environnementale, du Commissariat Général à l’Investissement. Cela permet aux citoyens de débattre et de décider sur des éléments précis. Mais aujourd’hui entre en scène le « coup de baguette magique », qui divise par 10 la participation publique, pour faire tomber les dernières réticences de l’opinion. « Si c’est gratuit, tu es le produit » dit-on à nos
enfants pour attirer leur vigilance sur le net. Pour qui nous prend-on ?
A ceux qui pensaient à gauche que le projet s’arrêterait de lui-même faute de financement, cette annonce vient rappeler que le système peut s’auto-financer. Mépris également pour les collectivités qui ont fait les fonds de tiroirs pour contribuer au projet. Les caisses publiques sont vides mais le secteur privé dispose de ressources financières, qui lui donnent le pouvoir de décision, hors de tout
contrôle. Est-ce cela la démocratie ?
Le problème de cette autoroute n’est pas financier, et ne l’a jamais été, il est écologique : destruction des terres agricoles, augmentation des émissions de carbone par plus de trafic et plus de vitesse. Ce projet de bétonisation s’ajoute à la longue liste de ce qui tue la vie sur Terre et compromet l’avenir de nos enfants. Des jeunes ingénieurs qui refusent cette fuite en avant en ont pris conscience et commencent à déserter cet univers vide de sens. Leur position doit trouver un débouché politique.
Appel est ici lancé aux gens de gauche, proches d’un parti comme le ps, qui doutent depuis longtemps mais ne peuvent plus reculer : allez-vous rester passifs face au désastre écologique en cours et accepter la manipulation grossière qui se déroule sous nos yeux ? Ce projet nuisible au climat est une porte ouverte à la privatisation de l’espace public. Il nécessite qu’on discute et débatte pour retrouver des bases communes afin de construire l’avenir. Prenons date pour un échange.
Stéphane Deleforge, Conseiller municipal Castres
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